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Etapes Magazine: Martijn Sandberg There is a country where the cemeteries are bordered by the inscription ‘I Will Survive’; a place where the façade of the very serious Ministry of Economic Affairs makes an ironic commentary on the flow of the economy, comparing it to the vagaries of the weather. Here, in the Netherlands, Martijn Sandberg works and profits from his peers’ openess to graphic art and, moreover, the freedom of expression that he claims as a visual artist. Whether his project is a postage stamp or a building, Sandberg isn’t afraid of radical changes in scale. He often plays with scale in his textual creations, with words appearing or disappearing depending on your distance from the object. His images in relief, black and white, full and empty, or shadow and light, never contain more than two colours. Contrast and a play on geometric form versus counterform is enough to tantalise the viewer. When questioned on this subject, he answers with characteristic brevity: Less is more. In their dualism, Sandberg’s creations integrate with the landscape and resonate through a play on transparancy, sculpture and above all, the message they deliver. Far from disrupting the site, the inscriptions initiate a conversation and engage with passersby while simultaneously pointing toward the site’s function. Often the latter can be perceived in the dynamics of the sculpture, like an independent living entity that is waiting for our interaction. For that matter, the artist always begins his work with an attitude approaching the mystical: “I concentrate on a place and I listen to the murmuring of the muses“. The physical and formal presence of Sandberg’s work on canvas, billboards, railings, tiles or in his diverse sculptures only strengthens the feeling. Cut out, perforated, embossed and composed of decorative patterns, they often take a while to reveal their messages. The concept is revealed more quickly or more slowly in accordance with the eye’s reaction time or the passerby’s viewing point. Even on the artist’s homepage, image is message. The opposite is also true. This communicative work in public and private spaces and everyday objects (postage stamps or packing boxes) can be compared to the work of a graphic artist or designer in its insistence on an object/ site’s function. Some of Sandberg’s image-messages evoke the work of Stefan Sagmeister in terms of their context and sculptural dimensions. To create such works requires real technical expertise, which Sandberg achieves by working in partnership with manufacturing factories. He also hires companies to install his most colossal in situ works. As a result, a work may take a very long time to be successfully completed. For example, the project ‘I Will Survive’ only took a fraction of a second to plan but nearly a year and a half to design and build. Sandberg drives towards the limits of the artistic process and hopes, that in return, his works will be interpreted through the lens of individual mythologies. “My works are dependent on what each person wants to see and read in the images; they are open to all interpretations“. A coin bears a circular inscription, a phrase by Frank Zappa, ‘We are only in it for the money,’ which questions the world we live in with irony and impertinence and poses questions about the relationship between art and financial value. In a similarly provocative style, Sandberg writes, ‘Sleep all day, party all night, forever young, never grow old’ on the walls of a university cafetaria. Freedom of tone and simplicity of expression are the keys here. His metal cutouts make one think of the music for a mechanical piano – to be read systematically by way of blank and filled spaces that create harmonious or discordant melodies. This is artwork that resonates like the refrain of a popular tune. Are you feeling the effects of the crisis? “After the rain comes the fine weather, after the fine weather, the rain.“ What are your influences? ‘Western Art’, the exhibition catalogue, Cologne, 1981. ‘All Quiet on the Western Front’, by Erich Maria Remarque, 1929. What typefaces do you love to use? “I only use my own typogaphic designs in my work.“ A quote about images? “Image is message is image.“ A recent book that caught your attention? ‘Writing on the Wall: Word and Image in Modern Art’, Simon Morley, 2003. Article: Martijn Sandberg Author: Caroline Bouige Magazine: Etapes, issue no. 16, Summer 2009 Edition: English international edition Editor: Pyramyd Edition, Paris, France Copyright © 2009 Caroline Bouige & Etapes Magazine (issue no. 16, 2009) All Rights Reserved. Click here to view or download a PDF of article, as published in Etapes 16, 2009, English edition. Etapes Magazine: Martijn Sandberg Il existe une contrée où les cimetières sont bordés de l’inscription ‘je survivrai’, un lieu où la façade du très sérieux ministère des Affaires économiques ironise sur les aléas du marché en les comparants aux caprices de la météo. C’est là, aux Pays-Bas, que Martijn Sandberg oeuvre et profite de l’ouverture graphique de ses pairs pour intervenir dans le paysage avec, de surcroît, la liberté d’action qu’il revendique avec un statut d’artiste. Du timbre-poste au bâtiment, le changement d’échelle n’ effraie pas l’homme. Il en joue souvent dans ses créations textuelles, dont la lisibilité apparaît ou s’efface en fonction de la distance d’appréhension de l’objet. En relief, en pleins et en vides, en noir et blanc, en ombres et en lumières, jamais plus de deux couleurs ne composent ses images. Le contraste et la géométrie forme versus contreforme suffisent à taquiner la lecture. Interrogé à ce sujet, il répond avec le laconisme caractéristique de son discours: “Less is more.” Dans ce dualisme, les créations de Martijn Sandberg retentissent en s’intégrant aux paysages, grâce aux jeux de transparence, de sculpture et au moyen, surtout, du message qu’elles délivrent. Loin de perturber les sites, les inscriptions conversent avec, interrogent le passant, tout en lui proposant une solution dans la fonction du lieu. Ce dernier est souvent appréhendé dans sa dynamique, comme une entité vivante à part entière, avec laquelle il s’agissait d’interagir. L’artiste initie d’ailleurs toujours ses créations avec une attitude proche du mysticisme: “Je me concentre sur un lieu et j’écoute murmurer les muses.” Toile, panneau, grille, carrelages ou sculptures diverses, la présence physique et plastique des oeuvres de Sandberg renforce encore ce sentiment. Découpées, perforées, embossées, elles se constituent en motifs décoratifs et ne laissent souvent percevoir le message dont elles sont porteuses, que dans un second moment. Selon le temps de réaction de l’oeil et le point de vue du passant se révèle le concept de l’artiste, celui-là même qui accueille l’internaute sur le site web de Martijn Sandberg: ‘Image is message’. La réciproque est également admise. Cette vocation communicante, qui s’applique à l’espace public ou privé comme à des objets de tous les jours, le timbre-poste ou les boîtes de colisage, rapprochent le travail du Néerlandais de celui des graphistes et designers, insistant sur la fonctionnalité de ses sujets. Certaines des images-messages évoquent, dans leur contexte et leur dimension plastiques, les travaux de Stefan Sagmeister. Leur réalisation, nécessite un véritable travaille d’artisan, que Martijn Sandberg effectue en complicité avec des usines de fabrication. Il fait également appel à des sociétés chargées d’installer ses pièces les plus colossales in situ. Aussi, l’aboutissement d’une oeuvre requiert parfois de vastes délais. “En ce qui concerne le développement du projet I will survive, par exemple, une fraction de seconde a suffi. Pour la phase de création et de réalisation, il a fallu compter à peu près un an et demi.” Le point de rupture de la démarche artistique se situe dans la latitude d’initiative de Martijn Sandberg, qui tient, en retour, à ce que l’interprétation de ses oeuvres soit le fruit des projections de mythologies individuelles. “Mes créations dépendent de ce que chacun pourra voir et lire à travers l’image, elles sont ouvertes à toutes les interprétations.” Avec ironie et impertinence, l’artiste interroge le monde qui nous entoure, dans l’inscription en cercle, au centre d’une pièce de monnaie de la formule chère à Franck Zappa ‘We are only in it for the money’, qui interroge les rapports entre création artistique et valeur pécuniaire. Avec cette même provocation, il inscrit sur les murs d’une cafétéria universitaire: ‘Dormir toute la journée, faire la fête toute la nuit, la jeunesse pour toujours, ne vieillissez jamais’. Liberté de ton et simplicité d’expression. Les découpages de Martijn Sandberg font penser aux partitions d’un piano mécanique, dont la lecture systématique et rapide des notes constituées de plein et de vides conduit à l’appréciation d’une mélodie harmonique ou grinçante, une oeuvre artistique qui résonne comme une ritournelle populaire. Avez-vous ressenti les effets de la crise? “Après la pluie vient le beau temps, après le beau temps, la pluie.” Quelles sont vos influences? ‘Art de l’Ouest’, catalogue de l’exposition à Cologne, 1981. ‘A l’ouest, rien de nouveau’, roman d’ Erich Maria Remarque, 1929. Quelles typographies aimez-vous utiliser? “Dans mon travail, je n’utilise que mes propres créations typographiques.” Une citation sur l’image? “Image is message is image.” Un livre récent qui a retenu votre attention? ‘Writing on the wall: word and image in modern art’, Simon Morley, 2003. Vos travaux ne comportent souvent qu’une seule couleur ou sont en noir et blanc. Pourquoi? “Less is more. Pourquoi ajouter d’autres couleurs quand une couleur ou aucune couleur suffit souvent pour visualiser cette image.” Article: Martijn Sandberg Author: Caroline Bouige Magazine: Etapes, issue no. 165, February 2009 Editor: Pyramyd Edition, Paris, France Copyright © 2009 Caroline Bouige & Etapes Magazine (issue no. 165, 2009) All Rights Reserved. Click here to view or download a PDF of article, as published in Etapes 165, 2009, French edition. |
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